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Ann et Danyèl Deux W’Aro sur scène


Rédigé le Mercredi 4 Mars 2020 à 20:00 | Lu 129 fois modifié le Lundi 2 Mars 2020

Silhouette filiforme, profil aquilin, un prodige et un monument du maloya, Ann O’Aro et Danyèl Waro seront sur scène le samedi 29 février au Téat Plein Air et le vendredi 20 mars 2020 au Téat Champ Fleuri pour transmettre au public cette musique vibrante ainsi que le pouvoir de ce chant ancestral. I.P



Ann et Danyèl Deux W’Aro sur scène
   La sortie de l’album « Ann O’Aro » a eu un écho important en métropole, en Angleterre et en Suisse tant au niveau de la presse écrite, radio et télé : « Lors des tournées, le public venait et achetait beaucoup l’album. Même s’il n’a pas été classé tout de suite dans les musiques du monde, on a rapidement fait plusieurs festivals différents : rock, jazz, blues... nous avons côtoyé différents publics. A La Réunion, la sortie de l’album a été relaté dans la presse écrite et on a vendu régulièrement des cd sans que ce soit la folie vraiment, le nombre de salles restreintes explique cela » confie Ann.
Sur scène avec Teddy Doris et Bino Waro, il règne une tension car l’album évoque l’inceste, le manque de médiation après la colonisation, la folie, la colère et l’incompréhension. Ann explique le choix du trombone dans son maloya : « Il est venu de la volonté de redonner le côté organique à notre musique assez brute. Le trombone emmène le souffle, l’essoufflement, la respiration, il incarne le corps et la danse viscéralement liée à cette musique percussive et vocale. Un personnage à part entière sur scène. Côté scénographie, le mouvement du tromboniste évoque aussi bien la violence ou l’application qu’on peut mettre à caresser ou à frapper les notes, à les crier ou les murmurer comme des mantras. On peut se confronter à une image quasi sexuelle parfois dans le geste de la coulisse. Cela porte bien les ressentis de l’album et le thème de l’inceste sur scène ». Parallèlement à la préparation du 2ème album, une tournée en mars en France sera clôturée le 20 mars avec le deuxième concert en ouverture de Danyèl Waro au téat Champ Fleuri. Ann mène aussi des projets dans différents lycées et écoles. Le deuxième album trouvera son propos plutôt dans le son que dans le sens, avec des clins d’oeil, certains au premier album, tout en acquérant une distance nouvelle.
Après une tournée de 14 dates en Europe avec Ann O’aro, Danyèl Waro rentre d’une tournée magique en Inde avec ses musiciens. Pour Danyèl Waro, « dann oui na poin désord » rien n’est réglé alors dans son 8ème album, il shabouk toujours le capitalisme, la thésaurisation, l’exploitation de la planète : « L’homme est à la fois le poison et l’antidote de la Terre, cet album est le fruit d’une longue collecte, certains textes ont été écrits il y a plus de dix ans et sont toujours d’actualité, je ne suis pas formaté pour créer des albums sur commande avec un thème précis. De mes rencontres avec des personnes qui m’ont beaucoup apporté et qui comptent toujours pour moi sont nés des hommages à Dédé Lansor grand artiste du maloya, Daniel Singaïny anthropologue à qui je dois énormément, qui a une lecture particulière de la politique et de la religion. Le temps passé avec les soixante huitards du Sentier des Lauzes, Gilles Clément, Pierre Rabhi m’ont révélé l’importance de la terre, la pensée sur l’environnement et la valeur de la vie. Ma collaboration avec les Ogres de Barback a permis de faire voyager un pan de notre culture toujours en parabole en fantézi lo mo… sans oublier l’hommage à Brassens, j’ai aussi collaboré avec l’artiste Jack Beng-Thi et travaillé avec Karl Ramassamy sur l’identité réunionnaise » conclut Danyèl Waro. Plus qu’un concert, ceux qui seront devant la scène ces soirs-là seront témoins du présent et de l’avenir du maloya à La Réunion.



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