La typologie populaire
Selon une catégorisation fondée sur l’aspect physique des individus, la typologie populaire héritée de la période coloniale partage la population en Zorey (Métropolitains), Malbars (Réunionnais dont l’aspect physique les rattache à des racines indiennes), Kafs (qui revendiquent une origine africaine et/ou malgache), Zarabs (Musulmans dont les ancêtres sont venus d’Inde du nord à la fin du XIXe siècle). À ceux-ci s’ajoutent les Sinwas (Réunionnais d’origine chinoise dont les ancêtres sont venus à partir de la première moitié du XIXe siècle), Yabs ou Tiblancs (descendants des Blancs qui se sont paupérisés, à partir de la seconde moitié du XIXe siècle, et qui ont migré vers les cirques et les Hauts de l’île). Cet étiquetage de la population – héritage d’une période de l’histoire marquée par la hiérarchisation associée aux origines et à la couleur de la peau – cohabite avec une conscience des brassages qui se sont opérés au sein des familles. Et si l’usage du qualificatif “métis” (à cette époque) n’est pas très répandu dans la société, en revanche, cette typologie l’est. Elle est toujours en usage dans la majeure partie de la population réunionnaise qui se dit souvent créole et malbar, créole et kaf, créole et yab, la créolité étant, pour de nombreux interlocuteurs, synonyme de métissage et citée.
Le terme “créole” désigne ainsi des individus métis ou noirs. Sa signification varie cependant d’une île à l’autre et si à La Réunion, sa signification tend à être liée au lieu de naissance et au métissage éventuel (ce qui fait qu’il peut s’appliquer à un blanc, un métis ou un noir), il n’en va pas de même par exemple à l’île Maurice où le qualificatif de Créole ne s’emploie que pour désigner des descendants d’Africains. Ce double sens, européen, d’une part, et métis, d’autre part, se retrouve dans les dictionnaires créole réunionnais- français. Alors que “Créole” se définit pour Armand comme un synonyme de Réunionnais, ...
... retrouvez la suite de votre article dans votre magazine de cette semaine.
Selon une catégorisation fondée sur l’aspect physique des individus, la typologie populaire héritée de la période coloniale partage la population en Zorey (Métropolitains), Malbars (Réunionnais dont l’aspect physique les rattache à des racines indiennes), Kafs (qui revendiquent une origine africaine et/ou malgache), Zarabs (Musulmans dont les ancêtres sont venus d’Inde du nord à la fin du XIXe siècle). À ceux-ci s’ajoutent les Sinwas (Réunionnais d’origine chinoise dont les ancêtres sont venus à partir de la première moitié du XIXe siècle), Yabs ou Tiblancs (descendants des Blancs qui se sont paupérisés, à partir de la seconde moitié du XIXe siècle, et qui ont migré vers les cirques et les Hauts de l’île). Cet étiquetage de la population – héritage d’une période de l’histoire marquée par la hiérarchisation associée aux origines et à la couleur de la peau – cohabite avec une conscience des brassages qui se sont opérés au sein des familles. Et si l’usage du qualificatif “métis” (à cette époque) n’est pas très répandu dans la société, en revanche, cette typologie l’est. Elle est toujours en usage dans la majeure partie de la population réunionnaise qui se dit souvent créole et malbar, créole et kaf, créole et yab, la créolité étant, pour de nombreux interlocuteurs, synonyme de métissage et citée.
Le terme “créole” désigne ainsi des individus métis ou noirs. Sa signification varie cependant d’une île à l’autre et si à La Réunion, sa signification tend à être liée au lieu de naissance et au métissage éventuel (ce qui fait qu’il peut s’appliquer à un blanc, un métis ou un noir), il n’en va pas de même par exemple à l’île Maurice où le qualificatif de Créole ne s’emploie que pour désigner des descendants d’Africains. Ce double sens, européen, d’une part, et métis, d’autre part, se retrouve dans les dictionnaires créole réunionnais- français. Alors que “Créole” se définit pour Armand comme un synonyme de Réunionnais, ...
... retrouvez la suite de votre article dans votre magazine de cette semaine.