1 million de personnes sont atteintes du SCC
Les autorités sanitaires estiment que près de 1 million de personnes sont atteintes du syndrome du canal carpien (SCC). Chaque année, ce sont près de 150 000 patients qui sont ainsi opérés. Si l’acte chirurgical est désormais banal avec un taux de réussite élevé, le SCC n’en reste pas moins un mal douloureux et incapacitant qu’il convient de prévenir plutôt que de guérir. Ce syndrome représente 37 % des maladies professionnelles. Son augmentation continue depuis les années 90 prouve qu’il ne touche pas uniquement sa cible principale, les ouvriers, mais aussi les employés de bureau, qui sont penchés sur leur ordinateur de longues heures durant. Et c’est notre vieille amie la souris qui est à l’origine d’une grande partie des cas.
Dans la souricière

La SCC naît de la compression du nerf médian au niveau du poignet. Ce nerf, en charge de la sensibilité du pouce, de l’index et du majeur, assure le fonctionnement de certains muscles de la main. Le canal carpien est la zone située entre les os du carpe (à la base de la main) et l’épais ligament annulaire antérieur. Le nerf médian passe à l’intérieur de ce canal dont la capacité d’extension est quasi nulle, mais il n’est pas le seul puisqu’il est accompagné, entre autres, par les neuf tendons fléchisseurs des doigts. L’espace laissé au nerf et aux tendons se réduit largement lorsqu’il y a une fracture (ou de l’arthrose) ou si, enflammés, les tendons s’épaississent. Lorsque l’avant-bras est au repos, sa position naturelle place le pouce en position verticale, la main étant légèrement posée sur la tranche. Or, une souris ordinaire force notre poignet à tourner pour permettre sa préhension dans la paume de notre main, celle- ci regardant alors vers le bas. En conséquence, les os de l’avant-bras se resserrent autour de l’espace articulaire et entraînent une compression du canal carpien et une inflammation des tendons. Le premier élément à en pâtir est le nerf médian qui ne peut plus jouer son rôle. L’influx électrique est alors dégradé et la sensibilité réduite. L’utilisation intensive d’une souris standard aura nécessairement des conséquences fâcheuses sur notre anatomie. Et cela dépasse souvent le simple cadre du syndrome du canal carpien puisque les épaules et le dos peuvent aussi souffrir de cette position peu naturelle.
L'amie molette
Heureusement, des alternatives aux souris classiques ont été mises au point et il existe de plus en plus de souris dites «ergonomiques ». Celles-ci repositionnent l’avant-bras dans l’axe naturel du poignet au repos. Plus verticales (d’où leur appellation de « souris verticales »), elles se montrent nettement plus clémentes avec nos nerfs et nos articulations. Mais attention, ce n’est pas parce qu’une souris est estampillée verticale qu’elle va nécessairement vous convenir. Il faut non seulement choisir celle qui correspond le mieux à votre anatomie mais aussi celle qui répond à l’ensemble de vos besoins professionnels ou ludiques. Le principal problème des souris verticales est qu’elles ne disposent pas d’assez de boutons ou de fonctionnalités. Choisir la bonne nécessite donc d’y passer un certain temps. Pour la bureautique, on ne saurait trop recommander la dernière Logitech Vertical MX. Pour le jeu, les solutions sont moins nombreuses. On se tournera plus volontiers vers une solution laser, comme la Gaming Plus de Marsee. Pour finir, il faut garder à l’esprit que le meilleur équipement ne dispense pas de faire des exercices réguliers de relaxation. L’un d’entre eux est efficace et simple à réaliser quelles que soient les conditions. Tendez les bras devant vous comme si vous teniez un volant à 10 heures de la main gauche et à 14 heures de la main droite. Maintenez cette position pendant un moment puis faites glisser vos mains vers le bas du volant (20 heures/16 heures) puis de nouveau vers le haut. Ce mouvement entraîne une double rotation salutaire des épaules et des poignets.