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Noah Andy - pilote à la FFSA

Rédigé le Mardi 6 Avril 2021 à 16:33 | Lu 654 fois

Tout juste âgé de 16 ans, Noah Andy met tout en oeuvre pour réaliser son rêve de devenir un pilote de renom et consacre tout son temps à sa passion, le sport automobile. Nous l’avons rencontré.



Sa passion ?

Noah Andy, 16 ans, originaire de La Réunion est actuellement en seconde général au Pôle France de la FFSA au Mans. Il nous parle de sa passion.

Comment se sont passés tes premiers pas en sport automobile ?

J’ai commencé le sport automobile il y a 4 ans au circuit de la Jamaïque, en karting avec mon père. J’étais tellement heureux de rouler dans un kart  c’était une sensation extraordinaire.

Quel a été le déclic qui a fait qu’une passion est devenue un objectif professionnel ?

Je regardais avec mon père les courses de F1 à la télévision, je pouvais ressentir la passion, tout l’amour qu’il avait pour ce sport. Ça me faisait chaud  au cœur de regarder avec lui car c’étaient des bons moments, j’aimais passer ce bon moment avec mon père alors je m’y suis intéressé de plus en plus. En 2016 ma mère a offert à la famille un voyage en Malaisie pour l’anniversaire de mon père, alors on est parti voir une course de F1 en vrai, et c’est à ce moment-là juste après le GP que j’ai compris que je voulais devenir pilote, en faire mon métier, je voulais rendre fier mon père et le faire vivre ma passion. C’est donc de là que mon amour pour ce sport est né.

​Depuis ton départ de La Réunion quel a été ton parcours ?

Après une année de travail sans re- lâche, la Fédération Française du Sport Automobile m’a proposé de venir habiter au Mans pour intégrer leur sport étude. Sans aucune hésitation j’ai dit oui, j’étais prêt à tout lâcher pour réussir car on n’a rien sans rien. C’est donc en 2018 que je prends mon envol et décide de faire un sacrifice  énorme et de me séparer de ma fa- mille, mes amis pour réaliser mon rêve.  Cette année-là, j’entame ma deuxième  année en sport auto, je continue le karting avec la fédération, ensuite elle me  propose la suite logique, mais le début d’un rêve ! Débuter en Formule 4 la première marche de la pyramide pour accéder à la F1. Etant donné le peu de budget dont je  dispose et peu d’expérience (j’ai com- mencé à 13 ans quand la majeure  partie commence à 6-8 ans), j’ai dû travailler 5 fois plus que tout le monde  pour me mettre ne serait-ce qu’au ni- veau.  Il y a quelques jours j’ai eu la chance de conduire une Mercedes AMG GT4 sur le circuit Paul Ricard au Castellet. Une nouvelle opportunité et peut-être une chance de plus de me rapprocher  de mon objectif de devenir pilote pro- fessionnel.  Je ne m’arrête donc pas là car il y a beaucoup de projet pour l’avenir !

​Où évolues-tu actuellement et quelle est ton actu ?

Cette année, je participerai au championnat de Formule 4 et normalement quelques courses de GT4. Ma première course de l’année a eu lieu à Nogaro le week-end du 4 Avril 2021 en F4 FFSA afin d’avoir un point de comparaison concret par rapport à mes débuts l’an dernier.

​Est-ce que c’est difficile de percer dans ce milieu et venant d’une île est-ce que les difficultés sont multipliées ?

Oui, il est très difficile de percer dans ce milieu car il faut du talent mais surtout énormément d’argent. Quand on vient d’une île à l’autre bout du monde et en étant pas de ce milieu avec aucune connaissance dans la famille du fonctionnement de ce milieu, c’est comme partir à l’aveugle. Je pense quand même avoir un peu de talent (sinon la FFSA Academy ne m’aurait pas sélectionné) malgré le fait que je n’ai pas beaucoup d’argent. Ce qui a fait la différence c’est que tout le monde a cru en moi, c’était comme impossible et improbable qu’un garçon comme moi venant de Trois-Bassins en arrive là, avec ma famille on a connu des moments très difficiles, mais la force qu’on a eu c’était l’aide de quelques sponsors, des gens qui croient en moi et m’aide financièrement mais ce n’est pas suffisant et j’ai vraiment peur de tout lâcher par manque de budget. Je ne veux pas abandonner j’ai encore besoin d’aide. Je sais à quel point je veux être pilote professionnel que ce soit en F1 ou dans une autre catégorie comme le GT pour un constructeur ! J’ai été repéré par la Motors formula team (fondé par le franco-mauricien, Ludovic Pezé) en octobre dernier et qui croit en moi et fait tout pour m’aider à avancer. Grâce à leur aide et une bonne collaboration tous ensemble on a su mettre en place une stratégie pour que je puisse m’entraîner de façon plus professionnelle et bénéficier de conseils de personnes ayant déjà connu le succès en sport automobile (ex-pilote, coach ou physio en F1, pi -  lotes de GT3).  Je pense donc que je serai mieux pré - paré cette année et cela augmentera mes chances de faire de meilleurs résultats avec peut-être une bonne sur -  prise à la clé.

Qu’est-ce qui, selon toi, pourrait faire évoluer le monde du sport automobile pour en faciliter l’accès à tous ?

Malheureusement l’argent est roi. Tout  le monde n’a pas la chance ne serait- ce que de débuter en sport automo- bile. La seule chose que je puisse dire  c’est de croire en vous et même si cela paraît impossible financièrement demandez de l’aide et ne soyez pas découragé. C’est très dur, même si vous n’avez pas réussi à aller plus loin dites-vous que c’était une très belle ex - périence dans votre vie, la vraie raison pour se faciliter l’accès à tout est de se battre jusqu’au bout ! Ce qui pourrait également faciliter se - rait aussi que les collectivités aident les jeunes, quand un jeune veut avancer peu importe le sport il serait bon de se sentir soutenu par son pays et partager et montrer que « la Renyon nena spor - tif y met’ en ler ». Je ressens pas mal d’incompréhension notamment du fait que je suis soutenu par les médias lo - caux, mais pas les entreprises, pareil avec la métropole (je suis réunionnais mais aussi Français) et je n’ai jamais eu aucun article en métropole alors même que j’ai des sponsors Français et que je suis intégré au pôle de la FFSA, sans oublier que je suis l’un des seuls pilotes de couleurs à ce niveau. (En Angleterre et USA il y a même des fonds pour aider leurs pilotes locaux de couleurs et issus de la diversité). D’un autre côté, j’ai déjà eu des ar - ticles à Maurice, en Belgique et même au Brésil et en Amérique, ce qui m’a surpris très positivement d’avoir ce genre de soutien, en plus de celui de mon île.

​Quels sont tes prochains objectifs ?

Mon prochain objectif, c’est de devenir meilleur dans tous les domaines et me surpasser de jour en jour, faire de bons résultats et continuer sur ma série de Top 10 voire mieux, pour me rapprocher et atteindre mon rêve d’être pilote professionnel.


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