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7 Questions à Daniel Moreau, président de l’ADIR et PDG de Royal Bourbon Industries

Rédigé le Mardi 11 Août 2020 à 20:47 | Lu 231 fois

« Faisons de l’industrie locale le fer de lance de la relance économique ! »



7 Questions à Daniel Moreau, président de l’ADIR et PDG de Royal Bourbon Industries
COMMENT L’ADIR S’EST-ELLE ADAPTÉE À CETTE PÉRIODE DE CRISE ?
L’ADIR a maintenu son activité, une partie de l’équipe en télétravail, une partie au bureau. L’équipe de l’ADIR s’est mise, comme toujours, a dis- position des entreprises adhérentes pour les aider sur les problèmes rencontrés et ils ont été nombreux. Nous avons travaillé sur les problématiques de protection des salariés tout à fait déterminantes pour per- mettre la poursuite de certaines activités essentielles notamment comme l’agroalimentaire, et accompagné l’émergence de production locale de solutions de protection (visière de protection, solution hydroalcoolique...). Nous avons également travaillé sur les problèmes de fret maritime et aérien, servant de relais aux autorités pour trouver des solutions et remonter les problèmes des entreprises, afin que les productions ne s’arrêtent pas faute d’approvisionnement ou de pièces détachées. Puis, nous avons engagé des commandes groupées de masques et fait fabriquer des masques en tissu par des associations locales. Enfin, nous avons réalisé une enquête auprès des adhérents pour recenser les problèmes et les solutions à mettre en œuvre post-covid.
 
QUELLES SONT LES CONSÉQUENCES DU COVID-19 SUR LE DÉVELOPPEMENT INDUSTRIEL DE LA RÉUNION ?
Il y a tout d’abord une conséquence fondamentale. En effet, la crise a mis en évidence le coté indispensable voire stratégique de la production locale. Celle-ci a réussi à continuer à nourrir les Réunionnais malgré tous les aléas, c’est à souligner et cela doit nous amener à tous nous mobiliser pour développer encore la production locale, en consommant de préférence des produits locaux, en innovant pour diversifier cette production locale et en faisant de l’industrie locale le fer de lance de la relance économique. Mais il y a également des conséquences économiques diverses selon les secteurs : l’agro-alimentaire a main- tenu voire augmenté son activité, malgré des problèmes d’approvisionnement, de réduction de main d’œuvre les premières semaines, d’obligations de protection et de gestes barrières à mettre en œuvre, et de baisse de leur marché du fait de l’arrêt de la restauration hors foyer. Les fournisseurs de services à l’industrie et d’intrants (emballages...) ont en partie pu maintenir également leurs productions. Le secteur de la production de matériaux pour le bâtiment a subi cette crise, le secteur du bâtiment étant à l’arrêt, les fournisseurs de matériaux se sont également retrouvés à l’arrêt et ont subi de plein fouet la perte de chiffre d’affaire.
 
DE MANIÈRE GÉNÉRALE, COMMENT LES ENTREPRISES LOCALES SE SONT-ELLES ADAPTÉES À CETTE SITUATION ?
Dans l’ensemble elles ont fait preuve d’une agilité impressionnante. Elles ont dans leur grande majorité bien surmonté la crise et maintenu les emplois et les productions. Leur priorité a été le maintien des outils de production et des effectifs salariés, dans l’attente de la reprise post confinement: objectif atteint.
 
QUELLES ONT ÉTÉ LES INNOVATIONS À LA RÉUNION POUR RÉPONDRE À LA CRISE DU COVID-19 ?
L’exemple le plus marquant est l’adaptation très rapide, en quelques jours, des producteurs locaux de rhum, qui ont transformé leurs lignes de production pour fabriquer des solutions hydroalcooliques, très rapidement mises sur le marché. D’autres entreprises se sont lancées dans la production de visières de protection, en l’absence de solutions efficaces d’importation de masques ou même d’une production locale. Deux industriels ont investi dans des lignes de production de masques aux normes. Certes les productions vont démarrer après la crise, mais ces entreprises sont maintenant capables de fournir des masques à l’ensemble de la population et aux personnels médicaux en cas de reprise de l’épidémie.
 
ET QUELS ONT ÉTÉ LES CHANGEMENTS CONCERNANT L’ENTREPRISE ROYAL BOURBON PENDANT LE CONFINEMENT ET DEPUIS LE DÉCONFINEMENT ?
Il y a eu évidemment la grande pré- occupation de la protection de nos salariés forcément très inquiets, en tout cas au début. Il y a eu égale- ment l’adaptation de notre production à l’évolution de la consommation tournée essentiellement vers des produits de première nécessité ou à la nécessité de transformer des fruits que les agriculteurs n’arrivaient plus à exporter.
 
QUE RETIENDREZ-VOUS DE CETTE ANNÉE 2020 EN TANT QUE PRÉSIDENT DE L’ADIR ET PDG DE ROYAL BOURBON INDUSTRIES ?
C’est un contexte que je n’aurai jamais imaginé, qui a mis en évidence le caractère stratégique de la production locale et les limites de la mondialisation lointaine. Nous devons repenser notre modèle de développement, en nous tournant plus vers le local voire le régional.
 
SELON VOUS, QUEL EST LE DÉFI DE CE SECOND SEMESTRE 2020 DÉSORMAIS ?
Au-delà du soutien aux entreprises, de l’ensemble des professionnels et plus largement de la population, qui parait nécessaire , il faut absolu- ment faire en sorte que la demande locale soit le plus possible orientée vers l’offre locale, cela permettra de limiter l’impact négatif économique et social de cette crise sanitaire.
 


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