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Faire un enfant toute seule, un parcours semé d’embûches


Rédigé le Jeudi 24 Septembre 2020 à 19:00 | Lu 111 fois modifié le Jeudi 6 Juillet 2023

Jeudi 6 Juillet 2023

Si de plus en plus de femmes décident de ne pas faire d’enfant, d’autres à l’inverse, sont prêtes à tout pour devenir mères, même en étant célibataires. Un vrai parcours du combattant.



​Aucune femme ne se lève le matin en se jurant « je vais faire un bébé toute seule ! » Et pourtant les aléas de la vie et l’horloge biologique qui tourne poussent certaines à envisager une solution pour le moins singulière, celle de tomber enceinte et d’élever leur enfant sans homme et donc sans père. Mais ce choix, loin d’être anodin, implique de nombreux obstacles, légaux, psychologiques et sociétaux qu’il est parfois difficile de contourner.
 
​CONSTAT ET SITUATION EN PASSE DE CHANGER
À l’aube de la quarantaine de nombreuses femmes confrontées à des relations sentimentales et conjugales souvent tumultueuses se décident à faire un enfant toutes seules. Motivées par le désir intense d’être mères, elles font généralement ce choix par défaut et non par caprice ou lubie soudaine. Jusqu’à maintenant en France, la loi n’offrait que le choix d’adopter. Il est en effet possible de faire une demande d’adoption lorsqu’on est célibataire mais, en pratique, cela relève souvent du parcours du combattant. En effet, beaucoup de pays n’acceptent pas les candidatures des célibataires et, en France, peu de personnes, seules ou en couple, parviennent à adopter un pupille de l’Etat. C’est pourtant une solution légale intéressante. La congélation d’ovocytes, qui permet de faire congeler et vitrifier les ovocytes pour être réimplantés plus tard dans l’utérus, est seulement possible pour les femmes jeunes et malades (cancer, fertilité altérée..). L’accès à la PMA, jusqu’alors réservé aux couples hétérosexuels et l’insémination artificielle avec don de sperme interdite aux femmes seules est sur le point de changer. Bon nombre de de femmes se rendaient à l’étranger où ces techniques médicales sont autorisées pour les célibataires. Cela a donné lieu à un tourisme procréatif de masse : entre 2012 et 2016, les cliniques espagnoles ont, par exemple, pris en charge 4600 patientes françaises désireuses d’avoir un bébé. Des solutions qui sont en plus aussi très onéreuses (jusqu’à 10000 €). Parfois et souvent encore, certaines femmes trouvent des « arrangements » avec un ami pour concevoir un bébé sans relations sexuelles mais avec une seringue, quand d’autres se font avoir par des dons de sperme « sauvages » proposés sur les forums. Un « service » puni toutefois de deux ans d’emprisonnement et 30000 € d’amende… Il existe un vide juridique en la matière. Si les gynécoloques plaident en faveur de la congélation d’ovocytes pour les femmes célibataires, la législation devra sans doute s’adapter à plus de place.

​UN MENTAL À TOUTE ÉPREUVE
Outre les difficultés techniques et pratiques, faire un enfant toute seule induit de nombreux doutes et interrogations. Si les maternités solos sont en augmentation (1,6% des maternités selon l’INSEE), elles résultent d’un long cheminement personnel, traversé d’hésitations et de culpabilité. Le premier risque est évidemment celui d’une relation trop exclusive et d’un rapport fusionnel qui pourrait provoquer des écueils dans la construction de l’enfant. Au quotidien, il faut aussi assumer le regard d’une société pas toujours très clémente avec ces femmes qui assument d’être mères célibataires. Enfin, les questionnements de l’enfant, sur son père et sa volonté de savoir d’où il vient, seront encore des épreuves à surmonter.



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