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Jean-Marc Collienne La passion intacte


Rédigé le Jeudi 26 Juin 2025 à 09:07 | Lu 61 fois modifié le Jeudi 26 Juin 2025

«SOBATKOZ, c’est aujourd’hui le seul espace de débat régulier à la télévision locale»



Figure bien connue du paysage audiovisuel réunionnais, Jean-Marc Collienne n’a jamais cessé de se réinventer. Journaliste passionné, curieux insatiable et homme de terrain, il revient pour nous sur un parcours riche, construit entre Belgique et La Réunion, entre journalisme classique et nouveaux formats. Rencontre avec un amoureux des gens, du reportage et du patrimoine réunionnais.

De nationalité belge, Jean-Marc Collienne a fait de La Réunion sa terre d’adoption. Dès le début des années 1990, il participe à une aventure inédite : le lancement d’Antenne Réunion, première chaîne de télévision privée autorisée dans l’outre-mer français. Une période pionnière, intense et marquante. Puis en 1993, cap sur Bruxelles. Il rejoint alors RTL-TVI, grande chaîne privée belge, où il présente pendant plusieurs années le journal télévisé de 13h. Mais l’appel du volcan est plus fort. En 2000, il décide de revenir à La Réunion. Il présente alors les JT du soir d’Antenne Réunion jusqu’en 2011, avant de rejoindre Réunion 1ère, où il occupe des fonctions similaires jusqu’en 2016. Depuis, il multiplie les formats et les casquettes : documentaires, émissions spéciales, débats politiques, soirées électorales, interventions dans les journaux pour des décryptages ou des analyses… Jean-Marc Collienne est partout où l’info prend du sens.

SOBATKOZ, UN ESPACE DE DÉBAT ESSENTIEL

Depuis 2021, il coanime Sobatkoz, le débat mensuel de Réunion La 1ère sur des sujets de société. « C’est aujourd’hui le seul espace de débat régulier à la télévision locale », souligne-t-il. Chaque mois, une thématique forte : le harcèlement scolaire, la crise climatique, l’avortement, les violences en bandes, la Réunion dans un monde instable… « Les sujets sont choisis en lien avec l’actualité, mais toujours avec une volonté de creuser, d’éclairer, de faire entendre des points de vue variés. » Autour de la table, entre 4 et 6 invités : experts, acteurs de terrain, chercheurs, représentants d’associations, citoyens engagés. « La parité est un enjeu, la représentation aussi. Il nous faut des Réunionnais, des gens connectés au réel. » En parallèle, Henry-Claude Elma donne la parole aux habitants dans une séquence en créole tournée sur le terrain, et Gaëlle Malet assure l’interaction avec les internautes via les réseaux sociaux. Une émission 360°, qui vit aussi bien en plateau que sur le web et en radio.

LA PASSION DU TERRAIN ET DES LONGUES RENCONTRES

S’il est connu pour sa rigueur et son calme à l’antenne, Jean-Marc Collienne se définit d’abord comme un homme de terrain. « Ce que je préfère, ce sont les rencontres, les visages, les histoires. J’adore passer d’un sujet politique à un sujet musical, ça me nourrit. » Cette curiosité, il l’a pleinement exprimée à travers la série documentaire Une vie réunionnaise, où il dresse le portrait de grandes figures locales : Alain Péters, Mgr Aubry, Jean-Paul Virapoullé… « Ce sont des moments très riches. On passe du temps, on creuse, on entend les proches, les amis, ceux qui ont côtoyé ces personnalités. On touche au patrimoine immatériel. » Bien que Belge d’origine, il dit ressentir une profonde appartenance. « Cela fait plus de 30 ans que je vis ici. J’aime cette île, j’aime les Réunionnais, leur chaleur, leur humanité. Je ne maîtrise pas bien le créole, mais je suis très attaché à sa valorisation.»

Jean-Marc Collienne La passion intacte
UN MÉTIER QUI ÉVOLUE, MAIS UN PLAISIR INTACT

Avec plus de trois décennies de journalisme, JeanMarc Collienne a vu le métier se transformer. « Aujourd’hui, on pense à tout : la télé, le web, les réseaux sociaux. Quand je fais un reportage, je pense aux photos à faire pour le site, à la manière dont le sujet pourra être repris sur Instagram ou Facebook. » Mais il le dit sans nostalgie : « Ce n’est pas un obstacle. C’est exigeant, oui, mais ça ne me dépasse pas. J’ai toujours envie d’apprendre. Réunion 1ère m’offre cette liberté de faire des choses différentes, de continuer à mettre les mains dans la farine comme j’aime le dire. »

DES DÉBATS POLITIQUES AUX DIRECTS DU SAKIFO

Il revient ponctuellement à la présentation des JT en tant que joker. Il assure également les directs lors d’événements spéciaux comme le festival Sakifo, en plus d’être chargé des débats politiques en période électorale. Une polyvalence qu’il revendique avec enthousiasme. « C’est une chance, vraiment. Chaque mission est différente. J’apprécie tout autant la rigueur d’un débat politique que la ferveur d’un événement culturel. » Et les anecdotes ne manquent pas. Si les débats de société sont globalement sereins, les débats politiques, eux, réservent parfois des échanges musclés. « On a déjà eu quelques pépites ! Mais c’est ça aussi la démocratie. »

LE GOÛT DU DIRECT, SANS LE STRESS

Présenter un direct, même après toutes ces années, reste un défi. « Je n’ai plus le trac, mais on ne sait jamais ce que va donner un échange. Une interview, c’est un moment de rencontre. Il faut poser les bonnes questions, ne pas prendre parti, faire preuve d’équilibre. » Dans les débats politiques, il arrive que le ton monte, mais cela reste l’exception : « Les sujets de société sont en général traités de façon consensuelle. Les joutes verbales, on les retrouve surtout lors des débats entre candidats, en période électorale. »

LA NOTORIÉTÉ ? UN PRIVILÈGE BIEN VÉCU

Alors qu’une dame vient le saluer et le complimenter en plein milieu de notre entretien – « il est encore mieux en vrai qu’à la télé ! » –, Jean-Marc sourit, presque gêné. « La notoriété à La Réunion, c’est quelque chose de doux. Les gens sont bienveillants, gentils. Je fais un peu partie de la famille, ceux qui m’ont vu à l’écran depuis qu’ils sont enfants viennent me parler comme à un proche. C’est très flatteur, et jamais pesant. »

ET DEMAIN ?

Quand on lui demande quels seraient ses rêves ou projets, il évoque un désir d’ouverture. « Ayant la chance de faire partie d'un groupe présent dans tout l'Outre-Mer J’aimerais peut être expérimenter la mobilité dans les autres départements, aller voir comment ça se passe ailleurs. Guadeloupe, Martinique, Guyane, Mayotte… Il y a tant de réalités différentes, mais aussi des points communs à interroger. » En attendant, il continue à s’investir pleinement dans ses missions locales. Et à partager, toujours, avec cette humilité tranquille, ce plaisir viscéral de raconter les autres.
Jean-Marc Collienne La passion intacte


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